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Gestion écologique de la drosophile à ailes tachetées (2019-2023)

Projets de recherche, Tous

 

La drosophile à ailes tachetées (Drosophila suzukii) est une priorité des programmes de recherche entomologique et agricole à cause de son impact sur la production mondiale de petits fruits. Des stratégies de luttes additionnelles doivent être trouvées pour réduire les pertes économiques encourues par les fruticulteurs, gérer la résistance aux pesticides de la drosophile à ailes tachetées et augmenter la production de baies commercialisables. Cela est particulièrement vrai pour les producteurs de baies biologiques, qui sont beaucoup plus touchés par le manque de moyens de lutte efficaces contre cette mouche et sa présence dans les régions productrices au Canada. Il existe un nombre limité d’outils biologiques contre la drosophile à ailes tachetées, dont seulement quelques pesticides permis en régie biologique, et les moyens culturaux (p. ex., l’élimination d’autres plantes hôtes et la cueillette rapide des fruits mûrs) sont exigeants en main-d’œuvre, voire économiquement irréalistes, pour certains fruticulteurs. Des moyens de lutte écologique et culturale additionnels doivent être essayés dans des systèmes biologiques afin de soutenir et d’accroître la production de baies, entre autres petits fruits.

Le groupe de recherche développera plusieurs stratégies antiparasitaires indépendantes, mais potentiellement synergiques, contre la drosophile à ailes tachetées. 1) Nous développerons un système de cultures intercalaires entre les rangs de baies et de petits fruits dans le but d’y réduire la prévalence de la drosophile à ailes tachetées en repoussant le parasite et en attirant ses ennemis naturels bénéfiques. 2) En parallèle, l’innocuité et l’efficacité de deux parasitoïdes asiatiques utilisés pour la lutte biologique seront documentées afin d’étayer une pétition en faveur de leur lâcher au Canada et d’assurer un contrôle autonome et durable des populations de drosophiles à ailes tachetées. 3) Dans des essais sous serre et à la ferme, des bioproduits microbiens et de nouveaux stimulateurs de croissance seront évalués pour leur capacité à augmenter la résistance des plantes aussi bien au-dessus du sol, en vaporisation foliaire, qu’en dessous, en tant qu’amendements. La recherche de multiples vecteurs de lutte augmentera la probabilité d’élaborer une stratégie ou plusieurs stratégies bénéfiques pour mieux gérer la drosophile à ailes tachetées.

Depuis,  des avancées ont été réalisées. Notamment un volet du projet étudie l’effet de répulsif à base d’huile essentielle intercalée entre les rangs de cultures sur les infestations de DAT. Ce volet est réalisé par l’équipe de Julie Carillo à l’université de la Colombie-Britannique. L’huile essentielle de menthe appliquée à haute concentration au sol diminue l’émergence des DAT. Également, cette même huile essentielle peut diminuer le parasitisme des pupes de DAT par Pachycrepoideus vindemiae, un parasitoïde natif du Canada. La fenêtre d’application de ce produit est donc importante pour ne pas perturber la lutte biologique. Des essais sont également en cours sur l’effet de l’alyssum maritime (Lobularia maritima) comme plante intercalaire, c’est une plante reconnue répulsive pour les pucerons.

Un deuxième volet, mené par Annabelle Firlej de l’IRDA et en collaboration avec l’Université de Montréal et Agriculture Canada, étudie la tolérance au froid des parasitoïdes exotiques importés d’Asie pour la lutte classique à la DAT. Ces insectes sont actuellement en quarantaine au laboratoire de l’IRDA à St-Bruno-de-Montarville. Jérôme Gélinas Bélanger, étudiant au Doctorat pour le projet, commencera ses expériences cet automne afin de déterminer l’effet de la photopériode et de la température sur l’entrée en diapause de Ganaspis brasiliensis et Leptopilina japonica. Une bonne nouvelle est que ces deux parasitoïdes asiatiques ont été observés durant l’été 2019 en Colombie-Britannique, leur présence est certainement due à l’importation de fruits d’Asie. Cependant, une pétition pour l’introduction de ces parasitoïdes au Canada est toujours nécessaire et elle en cours de rédaction par l’équipe de recherche.

Activité 20 – Centre d’agriculture biologique du Canada – Dalhousie University