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Alcool de petits fruits : portrait de productrice – Le Ricaneux

La saison des petits fruits frais est peut-être terminée, mais il est tout de même possible de profiter des saveurs des fraises et des framboises dans votre verre! Productrice d’alcool de père en fille, Nathalie McIsaac, derrière l’entreprise Le Ricaneux, nous parle de ses produits et nous fait découvrir l’univers des alcools de petits fruits. Juste à temps pour le temps des fêtes qui approche!

RENCONTRE AVEC NATHALIE McISAAC

Photo: Jeff Frenette

Q.: Ce n’est pas la majorité des producteurs de fraises et framboises qui choisissent de devenir producteurs d’alcool. Pourquoi avoir choisi de devenir productrice d’alcool de petits fruits?

R.: En fait, on est producteurs de framboises depuis 1979 et mon père a toujours fait des alcools de petits fruits. Donc, sur la terre, on avait déjà une belle variété de mûres, bleuets, fraises, framboises, etc. Il a commencé à faire des liqueurs avec ça. Donc il y avait déjà un intérêt personnel.

À un moment donné, on s’est retrouvé avec un surplus de fruits, comme ça arrive parfois, et tous les marchés de transformation étaient saturés. Donc mon père, avec sa formation en administration, s’est dit : « on va faire de la transformation à la propriété. » L’alcool était intéressant financièrement plutôt que la confiture ou autre. Ça partait d’un intérêt personnel et d’une tradition, mais aussi d’un besoin. On peut dire que c’est parti de la culture familiale puis ça s’est rendu à la culture d’entreprise.

Photo: Jeff Frenette

Q.: Qu’est-ce qui distingue vos alcools? Parlez-nous un peu de vos produits.

R.: Bonne question! C’est sûr qu’il y a toujours la recette et le savoir-faire personnel. On a notre couleur. On fait des produits assez forts en alcool, mis à part nos produits pétillants. Mais, on ne va pas dans le spiritueux. On se trouve plutôt dans l’apéritif et le digestif. C’est notre catégorie.

Aussi, nos produits sont toujours des assemblages, c’est rare qu’on ait le fruit tout seul. Malgré tout, l’ingrédient premier, ce sont toujours les fruits. On évite de faire des crèmes qui goûteront plus le sucre que la saveur du fruit. On produit de petites quantités puisque tout est récolté à la main. On est les plus vieux, mais on n’est pas les plus gros! C’est une entreprise familiale et on fait tout sur place.

J’ajouterais aussi qu’on est presque en régie biologique. On n’applique aucun produit chimique dans les champs. On réfléchit d’ailleurs à faire le processus pour avoir la certification biologique. C’est dans un objectif de développement durable et de réduction de notre empreinte environnementale.

Q.: Quel est votre produit coup de cœur?

R.: Au fil des années, ça a varié puisqu’on a une gamme de produits assez complète. Au milieu des années 2000, c’était vraiment le Portageur. On en vendait beaucoup parce que le porto était très à la mode. En ce moment, comme on est plus dans le côté mixologie et cocktail, c’est plus notre Crème de framboise. Elle est de plus en plus populaire. Mais, je dirais aussi que le Ricaneux, qui ressemble à un vermouth, reste un franc succès. C’est notre premier produit et il demeure un incontournable à travers les années.

Photo: Jeff Frenette

Q.: D’ailleurs, Le Ricaneux, c’est aussi votre nom d’entreprise. C’est un nom très original! D’où vous est venue l’idée?

R.: C’est toute une histoire! [Rires] Le Ricaneux est un vin de fraises et de framboises. Pour arriver à un bon assemblage, ça peut prendre plusieurs essais de recettes. Donc, il faut goûter! Et, dans le temps, lorsqu’on faisait des soirées dégustation en famille, on ne recrachait pas. Donc, ça faisait des soirées bien arrosées! Lors d’une de ces soirées, il y a un membre de la famille qui s’est pris les pieds dans l’escalier et le mot est sorti. Donc c’est resté! Aujourd’hui, on conseille toujours de boire nos produits avec modération. Ça rend les gens de bonne humeur. C’est ce qui nous définit aussi avec les années. On a un côté sympathique et convivial, ce sont des valeurs que l’on veut porter dans notre entreprise.

Q.: Quelle est votre façon favorite de boire vos produits? Sur glace, en cocktail?

R.: Un peu de tout ça! Quand on présente les produits, on fait des propositions de service puisque les gens sont bien curieux. Mais, on peut prendre tous nos produits autant nature qu’en cocktail. Ça dépend de la préférence et de l’occasion. En cocktail, on prendra peut-être plus ça à l’apéro. Mais, une mistelle de framboises, on peut boire ça simplement sur glace. Ça fait le dessert. C’est vraiment selon l’envie des consommateurs. Ce qui est intéressant avec nos produits, c’est qu’on peut autant les boire l’été que l’hiver. Par exemple, pour le Ricaneux, on le prend l’été en sangria. Mais, en hiver, on en fait un vin chaud.

Photo: Steeve Lapointe

 

Q.: Quelles sont vos inspirations pour développer de alcools de petits fruits? Vous vous inspirez plus de l’Étranger ou du local?

R.: On a une grande collection de produits qu’on a trouvés à travers des voyages. On a goûté à plusieurs choses intéressantes et on les ramène ici. On ne peut pas nécessairement toujours reproduire ce qu’on goûte, mais ça nous permet d’avoir accès à une gamme de produits qui nous donne de l’inspiration.

L’inspiration vient aussi selon les demandes des consommateurs. C’est vraiment dans les échanges et discussions qu’on a avec les gens. Par exemple, on n’avait pas de vin de table et il y avait des gens qui en demandaient. On a créé l’année passée La Patronne qui est un vin de fraises et d’aronia. On respecte quand même nos couleurs spécifiques dans la création de produits. On remplit le trou dans notre créneau, toujours avec nos particularités. C’est important pour nous de respecter notre identité.

Q.: Quelles sont les différences entre la production de petits fruits pour la transformation et ceux qu’on produirait pour la vente en kiosque?

R.: On ne vend pas de fruits aux consommateurs et donc dans les variétés de fruits qu’on choisit, ça va avoir une incidence. Si on prend la framboise, comme on sait que le fruit va être transformé, ce que je recherche, c’est surtout sa saveur. Ça ne me dérange pas si elle ne se conserve pas longtemps. Elle n’a pas besoin d’être belle à l’œil, elle doit être bonne au goût. Nous, on travaille uniquement avec la variété de framboises Boyne. C’est une variété qu’on ne voit pas beaucoup. Mais, pour ce qu’on veut faire, c’est vraiment une variété extraordinaire.

Pour la fraise, c’est la même chose. Il me faut une variété qui a beaucoup de saveur et qui s’équeute facilement. On équeute directement au champ et non après. Les calibres des variétés qu’on choisit ne sont pas très gros, mais ça ne me dérange pas. C’est la saveur qui m’importe.

Q.: Est-ce que vous avez de nouveaux projets qui vous attendent?

R.: Nous sommes devenus l’économusée des vins de petits de fruits en 2021. Donc, en 2022, on va consolider ça. On va développer des activités, comme par exemple des spectacles, pour l’économusée. On a d’autres projets, comme des agrandissements, mais on va laisser passer l’année 2022.

Dans les nouveautés agrotouristiques, on est en train de bonifier notre offre de sentier de raquette et de ski de fond. Ça peut être une autre belle façon de découvrir le monde agricole en hiver et d’aller se promener sur les terrains. Ça permet de venir découvrir les produits en même temps.

Pour le temps des fêtes, choisissez des alcools locaux, tels que les alcools de petits fruits de l’entreprise Le Ricaneux. Leurs produits sont disponibles dans près d’une cinquantaine de points de vente. Trouver leurs produits ici.

Joignez-vous à la grande famille Les Fraîches du Québec !

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