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Article : Des chefs de file en recherche et développement
Par Jennifer Crawford, agente de recherche et développement
Les producteurs de l’Île d’Orléans ont la réputation de produire d’excellentes fraises. C’est ce que 150 chercheurs de partout dans le monde ont pu constater, le 17 août dernier, lors des visites organisées dans le cadre du Symposium international de la fraise 2016.
Si les investissements en R & D ont diminué dans le milieu agricole ces dernières années au Québec, ce n’est pas le cas à la Ferme François Gosselin ni à la Ferme Onésime Pouliot, respectivement de Saint-Laurent et de Saint-Jean, Île d’Orléans, qui ont présenté leurs multiples initiatives à l’occasion du Symposium international de la fraise 2016. Ces projets leur permettent de produire des fraises de plus en plus goûteuses, mais aussi de viser la productivité et la durabilité dans le contexte de production particulier de l’Île d’Orléans, au cœur du Québec et du marché nord-américain.
Ferme François Gosselin
Louis Gosselin, de la Ferme François Gosselin, a accueilli le groupe de chercheurs sur sa ferme spécialisée en fraises d’été et d’automne cultivées en buttes et sous tunnel. Même si l’entrepreneur a rappelé aux visiteurs que le site n’était pas un laboratoire mais une ferme familiale, ses invités étaient sans conteste ébahis par la propreté des rangs et la vitalité des plants de fraises. En plus de collaborer avec plusieurs centres de recherche sur différentes techniques de production innovantes, l’entreprise réserve toujours des rangs pour l’essai d’une dizaine de nouvelles variétés que les visiteurs ont eu le bonheur de déguster.
Le premier projet de recherche présenté est le fruit d’une collaboration entre l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec (APFFQ) et l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Il vise à développer et mettre en application un outil de prévision des récoltes pour les fraises à jours neutres (fraises d’automne). Cette démarche a suscité beaucoup d’intérêt de la part des chercheurs, bien conscients de l’enjeu qu’est la commercialisation des fruits frais et locaux pour l’industrie.
Deux autres projets ont été présentés, soit la mise au point d’une stratégie culturale innovante conjuguant la gestion de l’eau et de l’azote dans la fraise à jours neutres et un projet d’approvisionnement d’eau dans le fleuve Saint-Laurent grâce à un système de filtrage par le sable. Ces innovations réalisées en conditions commerciales sont très importants pour l’avancement de la recherche au Québec, car elles permettent le transfert de connaissances à d’autres fraisières.
Ferme Onésime Pouliot
La deuxième partie de la journée de déroulait à la Ferme Onésime Pouliot où les visiteurs ont été reçus par M. Guy Pouliot, onzième génération de la famille à cultiver les terres au centre de l’Île d’Orléans, ainsi que son équipe de recherche, Valérie Bernier et Marine Marel.
Pour M. Pouliot, c’est sans aucun doute grâce au dynamisme et à la vaillance des 160 travailleurs mexicains saisonniers qui sont présents sur sa ferme entre avril et décembre que l’entreprise peut s’investir autant dans la recherche appliquée pour la fraise et la framboise.
Le premier arrêt de cette visite a présenté la production hors sol de fraises et de framboises dans plusieurs types de contenants et substrats; une technique de production en expansion dans le monde et qui nécessite des investissements importants en infrastructures. En plus de permettre une augmentation de l’efficacité et de la vitesse de cueillette, la production hors sol facilite le contrôle des insectes et maladies.
Le travail de recherche se concentre également sur le développement de différents types de plants de fraisiers, comme le plant motte ou le trayplant, et sur différents types de plants de framboisiers comme la longue canne. Ces techniques de production nécessitent des installations spécifiques telles des serres, des ombrières, des abris parapluie et des grands tunnels. Finalement, l’entreprise mise sur le développement durable comme stratégie d’innovation en réalisant plusieurs projets pour réduire l’application de pesticides et la consommation d’eau de même que pour améliorer la santé des sols.
Une conclusion s’impose : voilà deux entreprises qui se démarquent par leur expérience et leur vision d’une production responsable de fraises et de framboises de haute qualité cultivées au Québec, pour le Québec!